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02 juil. 2020

Time 4 minutes

Samuel Cadotte-Holler, le pari fou mais réussi de la tyrolienne de Montréal

Samuel Cadotte-Holler, le pari fou mais réussi de la tyrolienne de Montréal

Samuel Cadotte-Holler, directeur et propriétaire de Zipline MTL, s’engage dans l’entrevue tout sourire. On termine le mois de juin 2020 et l’homme d’affaires a déjà rouvert certaines de ses entreprises dans le Vieux-Port. Vous l’avez sans aucun doute déjà croisé si vous y êtes allés: la tyrolienne urbaine, c’est lui. Le kiosque de Mr. Churros & Mme Banane et celui de Smoothies & Limonades, c’est encore lui, avec son ami et partenaire d’affaires Philippe Therrien. Mais si vous avez croisé Samuel, c’est surtout parce que c’est un dirigeant d’entreprise proche de son monde qui se déclare “fun provider”, un titre qu’on lui reconnaît bien volontiers dès qu’on le connaît un peu.

La tyrolienne, façon COVID

«Depuis qu’on a rouvert, on a vu un nouveau type de clientèle, relève d’emblée Samuel Cadotte-Holler. Avant, on avait surtout des familles, mais désormais, on a aussi beaucoup de 18-25 ans, plutôt en fin de soirée. On est devenu une activité de groupe sympa alors que les terrasses et les restos rouvrent progressivement.» La tyrolienne, une destination tendance chez les jeunes? Sans aucun doute, et toujours en toute sécurité. «On s’assure que personne ne soit en état d’ébriété quand on voit arriver un groupe et c’est une ambiance très bon enfant. On s’est rendu compte qu’on était même un lieu de première rencontre Tinder très populaire; on a des habitués, c’est plutôt drôle!» s’amuse Samuel. D’ailleurs, alors que les voyages et les vacances de chacun ont été bousculés par la pandémie, la tyrolienne est un incontournable à intégrer dans une virée dans le Vieux. «On a une promotion locale en ce moment, un rabais de 25%, alors pour 14,99$, on est une activité le fun et abordable», résume-t-il.

Un concept et une équipe solide

«Notre plus jeune client avait 2 ans et demi, notre plus âgé 93 ans» se réjouit Samuel, qui a lancé cette entreprise il y a 6 ans maintenant. Cet entrepreneur prodige avait lancé sa propre compagnie de déneigement à 14 ans puis, après avoir fini ses études, parcouru le monde et entreprit un début de carrière dans les transports, il est revenu à l’essentiel: une entreprise qui bouge, un domaine qu’il aime, une équipe qui l’appuie. «On est un noyau dur et c’est aussi ce qui nous a permis de traverser la crise, souligne Samuel qui répète l’importance de ceux qui l’entourent à plusieurs reprises.» Il a autant de fierté que de gratitude à l’égard de celles et ceux qui ont embarqué dans l’aventure de la tyrolienne urbaine, la seule à Montréal, et de ses employés saisonniers. «Ils sont moins nombreux cette année, ça a été beaucoup de doutes et questions cette saison, mais on est de retour!»

Un gars d'équilibre

Il a renouvelé son bail dans le Vieux-Port il y a peu, «2019 a été notre meilleure année!» s’enthousiasme Samuel, qui garde pourtant les pieds sur terre. «Mon père est décédé d’un cancer du pancréas l’an passé. Chaque fois qu’on pensait que ça irait mieux et qu’on avait des mauvaises nouvelles, on était dévasté. Ça m’a appris à ne pas espérer que tout aille bien. J’envisage le pire et quand ce qui arrive est mieux, je suis très content», souligne Samuel qui, lui aussi, a vécu les aléas de la pandémie avec bien du stress, sans savoir s’ils allaient pouvoir accueillir des clients jusqu’à récemment.

Une communauté tissée serrée

«La bonne nouvelle, c’est que nous avons les reins solides financièrement, et je le répète, une super équipe. Mais je sais que ce n’est pas le cas de plusieurs PME. Je suis très reconnaissant de ce qu’on a bâti et aussi du rapprochement que ça a généré entre les promoteurs du Vieux-Port», un mouvement de rapprochement qui se voit aussi entre le Vieux-Montréal et le Vieux-Port, bons voisins et destinations vacances de choix cet été. «Le monde attire le monde, on a tous intérêt à se serrer les coudes», rappelle l’homme d’affaires qui énumère les autres entrepreneurs avec qui il s’entend bien, dont le Bota Bota.

La tyrolienne en combo

«On a plusieurs ententes et on fait partie de plusieurs «passeports», explique Samuel Cadotte-Holler. Vous pouvez ainsi avoir accès au saute-mouton si vous réservez en groupe. On est aussi avec Guidatour et De Voile en voile, par exemple, dans «passeport Montréal» mis en place par Tourisme Montréal ou encore dans les Alliances touristiques dont a parlé le premier ministre». L’entrepreneur espère que les Montréalais seront au rendez-vous cet été et prépare avec soin leur visite avec ses voisins au bord du fleuve.

… Et en famille!

Si Samuel passe beaucoup d’heures sur le terrain en prévision de la belle saison, ce jeune papa apprécie la flexibilité d’avoir son entreprise. «J’ai plus de temps l’hiver, et du haut de ses 1 an et 3 mois, Zach, mon fils, vient parfois avec moi; il est très sociable! Je vais moins vite quand il est là, mais j’adore ça ou passer voir la famille dans la journée, surtout que... nous attendons un deuxième bébé, ma conjointe et moi!» s’exclame, ravi, ce trentenaire à qui, visiblement, tout réussi!