02 nov. 2015

Time 4 minutes

Quatre résidents lugubres du Vieux-Montréal

Quatre résidents lugubres du Vieux-Montréal

Quatre résidents lugubres du Vieux-Montréal qu’on ne veut pas vraiment croiser

Source : Guidatour/Fantômes de Montréal

Qui dit vielle ville dit mythes et légendes, et le Vieux-Montréal n'échappe pas à la règle. En presque 375 ans, bien des événements ont marqué notre quartier avec leur lot d'intrigues et de rancune. Ah, la rancune, ce sentiment d'animosité souvent accompagné d'un désir de vengeance qui nourrit les âmes malveillantes qui errent ici depuis quelques siècles. Mais qui sont-ils, ces fantômes, sont-ils nombreux, où les aperçoit-on? Afin de faire la lumière sur ces sinistres personnages, s'ils nous le permettent, nous avons rencontré Louise Hébert, présidente et cofondatrice de Guidatour. Louise en connaît un rayon sur l’histoire du Vieux-Montréal et sur ces âmes tourmentées auxquelles son entreprise , via les activités des Fantômes Montréal qu’elle produit, consacre des circuits d’animation urbaine très populaires auprès des visiteurs et des Montréalais. Louise nous a confié l’histoire de ces personnages et n’a pas été avide de détails sordides. Nous avons choisi de vous en présenter quatre.

Âmes sensibles, s’abstenir.

MARY GALLAGHER

On pourrait être distrait par sa tenue aguichante si ce n’était pour les nombreuses marques de coups de hache qui jonchent son corps et son visage. Ce personnage effaré sanguinolent revient tous les sept ans sur les lieux d’un crime dont elle a été la victime. Mary Gallagher est une prostituée irlandaise de 38 ans lorsqu’en 1879, elle est décapitée par son amie ivre et jalouse de ses atours. Selon la légende, elle revient donc, exaspérée, chercher sa tête dans les ruelles du Vieux-Montréal.

ADOLPHUS DEWEY

Ne vous fiez pas à l’allure soignée de ce riche et influent marchand. Lorsque vous l’apercevrez, ne vous laissez pas non plus attendrir par ses larmes de crocodile. Adolphus Dewey arpente les rues du Vieux-Montréal en implorant le pardon divin pour de vilaines raisons. Jaloux irrationnel, son bon jugement était voilé par une rage passionnelle à la simple idée que sa femme pourrait l’abandonner. Pour s’assurer que cela n’arrive pas, il la tua violemment à coups de hache. Il fut condamné à la pendaison sur le Champs-de-Mars en 1833. Tiens, tiens ! Tout d’un coup, on comprend mieux l’aspect livide de son visage vidé de son sang. On dit de M. Dewey qu’il était croyant mais n’a pu repentir son âme à temps, d’où sa dérangeante présence parmi nous.

CLAUDE THIBAULT

Vous le reconnaîtrez par son visage brûlé et ses vêtements en lambeaux noircis par les flammes. La vie tumultueuse de Claude Thibault débute avant même son arrivée en Nouvelle-France en 1732. Jadis marchand de sel et escroc, c’est en tant que domestique qu’il commence sa nouvelle vie à Montréal, où il tombe passionnément amoureux de Marie-Josèphe-Angélique, l’esclave noire d’une famille bourgeoise. Cette dernière soupçonne sa maîtresse de vouloir la vendre et convainc Claude de s’enfuir avec elle vers la Nouvelle-Angleterre. Leur histoire prend une tournure dramatique quand, en mettant le feu à la résidence de sa maîtresse, Marie-Josèphe-Angélique cause le grand incendie de Montréal en 1734. Elle est rattrapée mais Claude, lâche, prend la fuite. Il provoquera par la suite un incendie dans lequel il périra.

BARTHINE BOITEUX, PERSONNAGE FICTIF

Avant l’apogée de la science, beaucoup d’âmes innocentes ont été victimes des pires injustices. Ces phénomènes et maladies qui s’expliquent et se soignent facilement de nos jours leur ont valu des accusations non fondées de sorcellerie ou de démence. À l’ère de la Nouvelle-France, on ne lésine pas non plus avec le choléra qui sévit à Montréal et fait des centaines de victimes. Voilà quelques exemples de thématiques que l’équipe de Fantômes Montréal a choisi d’explorer à travers quelques personnages fictifs qui représentent ces aspects gores mais fascinants de la vie en Nouvelle-France. C’est ainsi qu’est née Barthine Boiteux. Éprise de violents spasmes, Barthine porte un grand châle lui recouvrant la tête, et pour cause : son visage est couvert de répugnantes pustules. Barthine fût mariée dès l'âge de 12 ans à l’apothicaire Claude Boiteux, de plusieurs décennies son aîné, mais sa malchance ne s’arrêta pas là. Barthine devint une victime de l’épidémie de choléra, à la différence près que, prise pour morte pendant un coma, elle fut enterrée vivante. « En créant ce personnage, nous voulions permettre à nos clients de comprendre le contexte des filles du Roy, dune part, et de saisir à quel point les épidémies en tout genre ont fait plus de victimes quelles nauraient dû”, nous explique Louise Hébert. Pari réussi !

Amateurs d’adrénaline, visitez Fantômes Montréal pour réserver votre expérience de rencontre avec les fantômes. Ils organisent prochainement une activité plus vraie que nature, la Chasse aux Fantômes Spécial Halloween. L’événement a tellement de succès que des séances additionnelles ont été ajoutées les 30 et 31 octobre, à 18h30.